L'hôtel où nous logeons est un petit paradis avec la plage de Bangtao à 500 m. La cuisine locale est à tomber par terre mais l'apport énergétique va me faire défaut plus tard.
Dimanche matin, après vérification et préparation de mon fidèle destrier, je pars vers la plage. Partant dans la dernière vague, je m'échauffe dans mon coin observant les pros comme Macca ou Lieto affronter les rouleaux.
Top départ, ça part à 200 à l'heure dans le sable. Premières vagues, une, deux et 10m en marche arrière, l'une d'elle a cassé sur moi. 1200m en mer et voici la sortie à l'australienne en direction de ce que les organisateurs ont appelé le lagon.
En fait, cela ressemble plus à un étang surchauffé bourré d'algues...loin de l'idée que je me faisais d'un lagon.
35' plus tard, je sors de l'eau tout sourire et on ne peut pas me louper avec une speedsuit rouge.
Transition éclaire mais pour la première fois dans ma courte carrière, je cherche mon vélo. Peut être encore quelques algues dans les yeux.
85kms en 2h49: les 40 premiers kms en 1h09 (35.8km/h) en essayant de rester tranquille car la seconde partie est terrible. Bosses présentant des pourcentages compris entre 15 et 20%, le capteur de puissance s'affole au-delà 8w/kg mais pour 6km/h!!!
Certains participants poseront même pieds à terre!
Km65, arrivée de la pluie tropicale. Je ne fais pas la maline après mes 2 chutes de milieu de saison sous des conditions similaires et les 3 bosses qui restent en dessert. Heureusement en France, j'ai changé mes boyaux privilégiant le grip au rendement car l'année dernière, la même pluie avait rincé le peloton.
Je reste prudente d'autant que par endroit, la route est innondée.
T2, je repars sans aucune douleur musculaire en pleine confiance. Je suis 8ème scratch derrière les pros et 2nde AG. Un vélo souple à cause de la pluie doit en être la raison. Pourtant je ne suis pas dans le rythme, 11km/h tout au plus au GPS. Je n'ai pas du jus et la prise de gels n'y changera rien. Je pense que l'oublie de la malto en France et l'alimentation thaï plus chiche que ce que je m'envoie quotidiennement en sont les raisons.
J'alterne marche et footing lent. Le soleil apparait et l'humidité étouffe. Je craque dans la tête, je pleure en marchant. J'ai une profonde envie d'abandonner.
J'irai au bout mais j'aurais couru plus lentement que sur l'IM de Nice.
Je décroche le slot pour les Championnats du Monde 70.3 en septembre 2013 à Las Végas grâce au roll-down. Comme je l'ai déjà dis, je ne voulais pas d'une qualification au rabai mais mon entourage m'a poussé à prendre le petit papier de la WTC.
Avec le recul, je me dis que c'est une chance!
La saison 2012 a été longue donc maintenant place au repos car je me sens vidé. Reprise de l'entrainement début janvier.